Institut de démobilisation
Ceci nest pas le site de lInstitut de démobilisation. LInstitut de démobilisation na pas de site. Il ne fait que déposer ici (endroit parmi dautres) ses productions.
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2009

05/2009
Pour une réappropriation (collective, politique) du vol
Car le rêve de tout Etat, son désir, sa fonction, est de parvenir à séparer la « délinquance » et les mouvements de la contestation « politique ». Pour que ceux-ci restent inoffensifs, se réduisent à des cortèges paisibles de manifestants civiques et raisonnables, il est nécessaire de décharger toute la violence sur celle-là ; on fait passer entre les deux une ligne de démarcation nette. D’un côté, on désarme la politique ; de l’autre, on dépolitise la violence.

12/2009
Le Syndrome de Copenhague ou les tribulations d'un Vélostar à Rennes
Ce qui arrive aux Vélostars ? Mais les Rennais l’ont toujours su, et ils ne laissent pas de sourire, toutes les fois qu’ils y pensent, en pédalant joyeusement sur le mail, ou autour de la piscine de Bréquigny. Seuls les satrapes de la Ville de Rennes, la bleusaille du commissariat de police, les carambouilleurs de Keolis et les schmocks en goguette de Ouest-France s’obstinent à ne rien y comprendre. Comme si nous n’avions que ça à faire, à l’Institut de démobilisation, de leur expliquer comment va le monde, à tous ces oiseaux-là, et les tirer encore une fois de leurs belles rêveries capitalistes.

11/2009
Res perit domino ou les tribulations de l'objet trouvé
C’étaient les clôtures qui indiquaient l’existence de ces jardins des Hespérides de quatre sous, que tous les vieux grigous s’éreintaient à dissimuler derrière elles. Comme le disait Harpagon en personne : « On n’est pas peu embarrassé à inventer dans toute une maison une cache fidèle ; car pour moi, les coffres-forts me sont suspects, et je ne veux jamais m’y fier : je les tiens justement une franche amorce à voleurs, et c’est toujours la première chose que l’on va attaquer. » En réalité, les chiens nous invitaient à nous emparer d’une infinité d’objets dont nous nous serions désintéressés en leur absence.

11/2009
Destruction de la foule, fabrication des solitudes
La vieille pinacothèque de Munich, que Louis Ier fonde en 1826, si vous y entrez aujourd’hui et prenez en entrant l’escalier à main droite, laissant là guides et guichets, si vous allez droit au fond de la première petite salle, alors la vieille pinacothèque vous donne du Bruegel l’ancien. Dans le but de mesurer la destruction de la foule, regardons Le Sermon de saint Jean-Baptiste. Là, autour de l’homme qui prêche, à l’entrée d’une forêt profonde, là, entre les arbres, une foule assemblée. Menge, Gedränge, Gemeinde, Gesindel, la foule est pressante, compacte, commune, racaille, ramassis... Diversité des postures, des visages, des corpulences, des dentitions, des nez… Maintenant, dépliant par-dessus le plan circulaire du panoptique de Bentham, regardons-le, non plus comme prison enfin moderne, ni non plus comme l’image de la discipline – regardons-le cette fois comme appareil à détruire la foule flamande de Bruegel et toutes les autres foules de tous les autres lieux, foules passées et foules à venir. Regardons-le comme le tamis colossal et pointu, le blutoir long et serré, où la foule flamande fut par les siècles passée, vannée – détruite comme foule.

09/2009
Trois textes concernant la question de l’enseignement, proposés par l’Institut de démobilisation à l’attention des enseignants et des recteurs d’académie, lors de la rentrée de septembre 2009
« Je ne cesse de le répéter depuis deux ans : nous, les Entrepreneurs, nous pouvons être à ce siècle encore tout jeune, ce que les instituteurs ont été à notre IIIe République. L’école était chargée de former le citoyen, c’est à l’entreprise aujourd’hui de lui apprendre le nouveau monde. Les instituteurs étaient les messagers de l’universel républicain, les entrepreneurs sont aujourd’hui les porteurs de la diversité de la mondialisation. Les instituteurs détenaient la clé de la promotion populaire. Nous, les entrepreneurs, nous sommes les moteurs de l’ascension sociale. Comme eux, nous devons contribuer à rendre le monde lisible. » Laurence Parisot, lors de son élection à la tête du MEDEF, le 5 juillet 2005.

06/2009
De la destruction du travail, accomplie à l’époque de sa plus grande ampleur
[Thèse : La grève est le péché exact de la morale ascète-protestante, laquelle détruit le travail – dans le temps même où elle l’amplifie. La grève a pour but la destruction de cette morale. Elle a pour but de relever le travail ; d’en sauver, contre les perversions de la langue, jusqu’à la réalité.] Ce texte est une lecture du livre de Max Weber, L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme. La première partie montre que le capitalisme n’est possible que là où existe une certaine éthique du travail ; là où le travail vaut absolument, comme pure forme : évidé, détaché, abstrait. La seconde partie cherche à établir l’origine de ce « travail » nouveau. La troisième repose le problème de cette forme dans la société moderne, athée. Tout, jusque là, prend appui, assise, sur le livre de Max Weber. Une quatrième partie offre à la thèse un corollaire. Quelques lemmes et scolies sont éparpillés çà et là dans le corps du texte. Celui-ci s’annexe aux « Thèses sur le concept de grève » ; mais peut être lu sans elles.

06/2009
Ouest-France. Études préparatoires et matériaux variés, destinés à la soirée comique qui se tiendra à Rennes, le 12 juin 2009
L’Institut de démobilisation organise, le vendredi 12 juin 2009 à Rennes, une grande soirée comique intitulée « Le meilleur des Hutin », entièrement consacrée aux productions du quotidien régional Ouest-France. Au cours de cette soirée, Jean-Baptiste Deslondes, de la Comédie Française, proposera une lecture des meilleurs éditoriaux de Jean Boissonnat, Paul Burel, François-Régis Hutin, Jeanne Emmanuelle Hutin et Jean-Yves Boulic, tout de même qu’un florilège de leurs plus belles feuilles sur la crise, la Démocratie, la fête, les pauvres et la grogne sociale. Afin que cette soirée remporte le plus vif succès, afin également que chacun puisse y mettre un peu de lui-même, nous avons décidé de publier et de diffuser dès aujourd’hui cette brochure contenant quelques études préparatoires et des matériaux variés. A l’issue du spectacle, vers vingt-trois heures trente, la scène sera ouverte à tous et nous cesserons d’y exercer le moindre contrôle : chacun pourra y monter et faire connaître, de la manière qui lui semblera la plus appropriée, le résultat de ses recherches et de ses constructions. Jusqu’au matin, voire au-delà, Ouest-France sera l’objet du spectacle.

05/2009
Lettre ouverte à Michel Le Bris du 18/05/09
Si nous avons pris la peine de venir jusqu’à Saint Malo, en mai 2008, ce n’était pas seulement pour le plaisir de gâcher votre petite sauterie de corsaires barbaresques — quoique cela ait pu entrer également en ligne de compte.

02/2009
Épaule d’Ulysse à son retour de Troie. Les bancs, tabourets modernes, à l’échine du vagabond
Il s’agit de parler un peu des bancs : de ce qu’ils furent, sont, deviennent. Dans la nouvelle économie de l’espace urbain, vaste entreprise de lissage, de fonctionnalisation des lieux et de prévention des désirs, le banc est apparu comme un problème ; auquel on a, logiquement — c’est-à-dire dans la logique problème/solution, qui est la pensée de l’ingénieur —, trouvé des solutions. Il s'agit aussi de parler un peu de l'accueil grec, tel qu'on le lit dans L'Odyssée. [Le texte joint correspond à la réédition du texte (avril 2010)]

02/2009
« Jadis, déjà ? Combien pourtant je me rappelle… » Considérations sur ce que fut la SNCF et ce qu’elle est devenue
Partout où vous, cheminots, chercherez à reprendre votre dignité perdue, à reprendre les trains, les gares, les guichets, à ceux qui vous les ont pris, nous, voyageurs, serons avec vous, cheminots. Partout où vous vous battrez pour rendre les trains aux voyageurs, et briserez les dispositifs qui nous transforment en clients, et vous en petits marchands, nous serons à vos côtés, joyeux ; et prêts pour les occupations joyeuses des espaces reconquis. Tant pis si notre voyage, ce jour-là, échoue à cause de la grève. Ce sera la plus belle et la plus vraie des grèves : la grande réappropriation commune des trains par les cheminots et les voyageurs, la reconquête des engins, des voies, des câbleries, des tunnels, des ponts ! La grande réappropriation du voyage, et le beau désir d’aller !

02/2009
"Nous" ?
« Nous sommes tellement habitués à la Démocratie, qu’elle semble indestructible. Or, elle doit se construire inlassablement. C’est encore plus vrai en ce temps de crise qui annonce de profonds changements dans nos rapports avec les autres continents. Nous réalisons que nous avons été aussi imprévoyants que les cigales de La Fontaine en préférant développer nos loisirs et en négligeant les efforts indispensables pour rester dans la course du monde. Alors que la faim, la guerre et la maladie déciment des peuples entiers, nous nous imaginons arrivés “au paradis de la consommation”. Et nous nous sommes endormis […] ».

02/2009
Correspondance #1

02/2009
Courrier de la société Pulcher-France du 03 février 2009 à Monsieur le Maire de Laval, G. Garrot
Ce n’est pas sans un certain sentiment de satisfaction morale et civique que nous avons constaté la présence d’une citation de Jacques Le Goff sur la façade de la Résidence sociale Lucie et Raymond Aubrac, sise au 44bis boulevard des Tisserands, à Laval. Et en effet, il n’est jamais inutile de rappeler que « rien n’est plus conforme à l’équité que de donner le plus à ceux qui ne disposent que du moins ».

12/2009
Lettre ouverte à Marc Gontard, Président de l'Université de Rennes 2
C'est pendant la grève des universités du printemps 2009 que la Section rennaise de l'Institut de démobilisation adressa cette lettre ouverte à Marc Gontard, tout de même qu'aux membres du Conseil d'Administration de l'Université de Rennes 2, avant de la diffuser largement parmi les grévistes.

11/2009
Le Petit Béasse
Le petit Béasse fut condamné à deux ans de correction. La Gazette des tribunaux rapporte qu’apprenant sa condamnation, Béasse « fait une assez laide grimace puis reprenant sa belle humeur : “Deux ans, c’est jamais que vingt-quatre mois. Allons, en route.” » Flugblatt ayant circulé à Rennes puis Berlin, septembre 2009.

11/2009
Tirades de Valerio
« und dann legen wir uns in den Schatten und bitten Gott um Makkaroni, Melonen und Feigen, um musikalischen Kehlen, klassische Leiber und eine kommode Religion. » (Georg Büchner, Leonce und Lena) Flugblatt ayant circulé à Rennes puis Berlin, septembre 2009.

11/2009
Positions du pavé. Paris, 1831
« so wird auch jetzt das Volk wieder an seine vorige Stelle, wie Pflastersteine, in die Erde zurückgestampft, und, nach wie vor, mit Füßen getreten. » (H. Heine, Paris, 1831) Flugblatt ayant circulé à Berlin (Humboldt-Universität), au mois de juin 2009, puis à Rennes au mois de septembre.

04/2009
Lettre ouverte à Sa Majesté Beatrix, Reine des Pays-Bas
Lettre adressée par son auteur à Son Altesse royale, Beatrix des Pays-Bas, et dont une copie a été transmise à nous, Institut de démobilisation. Cette lettre concerne les traques nocturnes effectuées par les polices de l’espace Schengen sur les passagers des cars Eurolines, entre France et Allemagne.

04/2009
Rapports #1

04/2008
Relevé des textes apparaissant sur l’écran du film de Rainer Werner Fassbinder, La troisième génération (1979)
Captation, adaptation et traduction, proposées par l’Institut de démobilisation et réalisées à Berlin, en février 2009, pendant la détention, en France, de J. Coupat.



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